Par Mathieu Bietrix
Octobre 2022
Temps de lecture : 7 min
La nécessité d'un passage à l'action est évidente
Quels résultats attendre de ces changements ?
Outre la réduction conséquente des émissions de gaz à effet de serre qu’elles engendreraient, de telles mesures permettraient aux collectivités d’améliorer la qualité de l’air, de stimuler l’emploi, d’étendre les infrastructures durables, et plus généralement de favoriser leur développement durable et leur adaptation au climat. En agissant directement sur le lieu de vie et de travail de tout un chacun, on peut donc générer un impact positif sur le bien-être de l’homme et sur son environnement.
Plus précisément, Priyadarshi Shukla, coprésident du 3ème groupe de travail du GIEC, insiste sur le fait que les bonnes politiques, infrastructures et technologies doivent d’abord être mises en place pour nous permettre de créer de réels changements sur nos modes de vie et sur nos comportements. Le terme de sobriété énergétique correspond justement à ces modifications, qui résulteraient en une réduction de 40 à 70% de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.
Par ailleurs, le sujet de la sobriété est justement au cœur des préoccupation du gouvernement. La publication du plan de sobriété a notamment été rendu possible grâce à la mise en place des différents groupes de travail correspondants à des secteurs, comme le groupe de travail "industrie" qui s’est réuni le 7 septembre pour "échanger sur plusieurs mesures et différentes pistes afin de faire la chasse au gaspillage énergétique et d’organiser la sobriété énergétique des industriels." (economie.gouv.fr).
Cette impulsion vers la sobriété montre l’engagement pour un futur neutre en carbone, qui ne peut être atteint sans action conjointe des secteurs publics et privés avec les acteurs de la décarbonation. Partant de ce constat, le 10 octobre, le Comité Stratégique de Filière Nouveaux Systèmes Energétiques s'est réuni pour le lancement de la plateforme Je décarbone construite en partenariat avec ALLICE, le CEA et le soutien de l’ADEME.
L’ensemble des parties prenantes (équipementiers, intégrateurs, financeurs, industriels…) de la décarbonation et des économies d’énergie étaient réunis afin d’accélérer la décarbonation de l’industrie et notamment le développement des solutions technologiques produites en France. Lors de son intervention, Sylvie Jéhanno (coprésidente du CSF Nouveaux Systèmes Energétiques) a confirmé les objectifs du Comité Stratégique de Filière : viser la neutralité carbone à 2050, développer la filière et les entreprises françaises, produire une offre compétitive. Cette initiative née il y a deux ans pour faire face aux challenges du changement climatique arrive au bon moment. L'enjeu de la plateforme : créer une équipe France avec des solutions pédagogiques et démontrées, en ayant conscience que nous sommes à la fois dans l'urgence et la construction du long terme, et convaincus que la vision intégrée des systèmes énergétiques est un élément clé pour transitionner vers une industrie bas carbone.
Lors de son intervention, Roland Lescure - ministre délégué chargé de l'Industrie évoque l'ambition de "décarboner l'industrie traditionnelle et développer l'industrie de décarbonation". En contexte de crises multiples, énergétique, géopolitique, climatique, nous devons saisir toutes les opportunités pour accélérer la décarbonation. L'État doit donc être stratège et la planifier. La planification énergétique et carbone étant notre cœur de métier chez Urbanomy, nous sommes particulièrement engagés pour contribuer et faire vivre cette filière décarbonation sur le long terme, et étions particulièrement heureux d’être présent lors de cette journée.