Par Weiyu Wang et Céline Lecanu
22/05/2025
22/05/2025
Le système alimentaire représente près de 22 % de l’empreinte carbone totale des Français, soit le 2ème poste d’émissions après les transports.
Bien que la production agricole constitue la part la plus importante, les étapes de transformation, de transport et de distribution ont également un rôle déterminant à jouer. En effet, le secteur agricole et les industries agroalimentaires (IAA) ont respectivement émis en 2021 près de 77 et 9 MtCO₂e , soit 18% et 2% des émissions de GES de la France. D’un point de vue secteur industriel français, les IAA y occupent une part de 11 %1.
Réduire ces émissions constitue un enjeu crucial tant pour contribuer aux objectifs que pour limiter les risques auxquels la filière est exposée. En effet, l’industrie agroalimentaire est à la fois contributrice et victime du changement climatique, avec d’une part son activité dépendante d’un climat stable et de ressources agricoles abondantes, et de l’autre des aléas climatiques pesant sur ses approvisionnements. Assurer la résilience des IAA face à ces chocs passe donc par la décarbonation et l’adaptation des modèles de production.
Face à une intensification des exigences réglementaires et des attentes des consommateurs, les entreprises du secteur agroalimentaire se retrouvent face à un défi important : réduire significativement leurs émissions de gaz effet de serre, tout en maintenant leur performance, compétitivité et qualité. Grâce à nos accompagnements sur mesure, nous vous aidons à accélérer votre décarbonation sur l'ensemble des scopes pour répondre aux enjeux climatiques actuels.
Des défis multiples pour l'agroalimentaire
Un secteur sous forte contrainte réglementaire
L’industrie agroalimentaire est aujourd’hui directement concernée par l’évolution rapide du cadre réglementaire européen et national en matière de transition écologique :

Transcription
Cadre réglementaire imposé aux industries agroalimentaires.
Cadre réglementaire imposé aux industries agroalimentaires.
Une chaîne de valeur complexe à décarboner
- Des émissions massives dans le scope 3, difficilement maîtrisables : D’après l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires), seulement 20 % des émissions totales de la filière proviennent des procédés de transformation (scopes 1 et 2), le reste (≈80 %) étant lié aux intrants agricoles, aux emballages, aux transports et à la fin de vie des produits. Autrement dit, la plupart des émissions des IAA sont indirectes (scope 3), ce qui implique d’agir sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

Transcription
Répartition des émissions de gaz à effet de serre dans l’industrie agroalimentaire (Source : ADEME2)
Répartition des émissions de gaz à effet de serre dans l’industrie agroalimentaire (Source : ADEME2)
Or, ces émissions dépendent en grande partie des pratiques des fournisseurs ou des partenaires logistiques, qui sont le plus souvent hors de la zone de maîtrise des entreprises industrielles. Elles doivent donc développer des stratégies d’engagement, de collaboration et de co-innovation avec l’ensemble de leur écosystème pour espérer réduire significativement leur empreinte carbone indirecte.
- Une forte dépendance aux énergies carbonées dans certains procédés industriels : la transformation agroalimentaire repose encore largement sur des procédés énergivores (cuisson, séchage, réfrigération, stérilisation, etc.), souvent alimentés par des énergies fossiles pour les procédés thermiques. En 2022, le gaz naturel représente la moitié de la consommation d’énergie du secteur, ce qui en fait une source majeure d’émission. L’électrification de certains procédés reste techniquement complexe ou coûteuse à court terme. Cela rend la transition énergétique plus difficile, en particulier pour les sites anciens, et nécessite des investissements importants.

Transcription
Répartition de la consommation d’énergie des industries agroalimentaires en 2022 (Source : Agreste)
Répartition de la consommation d’énergie des industries agroalimentaires en 2022 (Source : Agreste3)
Pression accrue des parties prenantes
Par ailleurs, les pressions des parties prenantes poussent le secteur à accélérer sa transition. Les consommateurs expriment des attentes croissantes en matière d’alimentation durable : par exemple, 62 % des Français se disent prêts à changer leurs habitudes alimentaires pour répondre à l’urgence climatique4. La sensibilisation du public et l’apparition des labels et des affichages environnementaux renforce l’importance, pour les marques, de proposer des produits à faible empreinte carbone.
De même, les distributeurs et clients B2B intègrent ces critères : certains grands détaillants comme Carrefour ou Lidl imposent désormais à leurs fournisseurs industriels des objectifs de réduction d’émissions ambitieux, afin de diminuer leur propre scope 3 amont. Ne pas s’engager dans la décarbonation pourrait ainsi faire perdre des marchés.
De plus, les investisseurs intègrent dorénavant de manière croissante les critères RSE et climatiques dans leurs décisions de financement, plaçant la performance environnementale au cœur de l’analyse de risque et d’opportunité. Pour accéder à des financements durables, en particulier aux prêts verts ou à des conditions préférentielles, les entreprises doivent désormais présenter des feuilles de route climatiques crédibles, assorties d’objectifs chiffrés, d’indicateurs de suivi et d’un plan d’action aligné avec les trajectoires de neutralité carbone.
Une décarbonation source d'opportunité
Face à l'impératif climatique, la décarbonation des industries agroalimentaires constitue un tournant stratégique. Elle combine réduction de l'empreinte carbone avec modernisation des procédés grâce à l’innovation technologique, gains de compétitivité dans un marché où la durabilité devient un critère décisif notamment pour les investisseurs et consommateurs, et maîtrise des coûts énergétiques en renforçant la résilience face aux coûts volatils des énergies carbonées.
- Modernisation des procédés : électrification des procédés (pompe à chaleur (PAC), compression mécanique de vapeur (CMV), four électrique), intégration d’énergies renouvelables (biomasse, solaire thermique, méthanisation avec des déchets alimentaires) et recours à l’IA et à l'IoT (internet des objets) dans un but d’optimisation énergétique et maintenance prédictive avec par exemple le cas de Danone qui utilise des algorithmes prédictifs pour ajuster ses consommations en temps réel
- Compétitivité sur le marché accrue via les labels et affichages : pour accroître leur visibilité, les industries agroalimentaires et les exploitants agricoles peuvent miser sur l’obtention de certifications et labels reconnus :
- le Label HVE (Haute Valeur Environnementale) qui atteste du niveau le plus exigeant de certification environnementale. Il permet notamment de répondre à l’obligation d’approvisionnement à minimum 50% de produits durables ou sous signe de qualité, imposé par la Loi EGalim à la restauration collective
- le LBC (Label Bas Carbone) permet de valoriser les pratiques agricoles écologiques des exploitations agricoles tout en rémunérant leurs effort. Il permet aussi de satisfaire les besoins de compensation carbone des entreprises achetant alors les crédits carbone engendrés
- En anticipation de l’obligation d’affichage environnemental, les industriels explorent des indicateurs comme le planet-score ou l’éco-score. Ces deux étiquetages environnementaux déjà expérimentés par les industriels et s’apparentant au nutri-score, sont basés sur des critères d’ACV et des données de la base Agribalyse, complétés d’autres facteurs comme la biodiversité
- le Label HVE (Haute Valeur Environnementale) qui atteste du niveau le plus exigeant de certification environnementale. Il permet notamment de répondre à l’obligation d’approvisionnement à minimum 50% de produits durables ou sous signe de qualité, imposé par la Loi EGalim à la restauration collective
- Maîtrise des coûts énergétiques :
- L’optimisation énergétique est une solution clé qui permet de réduire les coûts énergétiques, en identifiant les cibles prioritaires d’économies d’énergie et les actions associées par le biais d’audits énergétiques sur site. Parmi les leviers pertinents, l’isolation thermique, la récupération de chaleur fatale, la mise en place de moteurs à vitesse variable ou d’éclairage LED
- Pour faire face à la volatilité du prix du gaz ou autres sources carbonées, il est préférable de diversifier ses sources d’énergies. Par exemple, il est possible d’opter pour la mise en place d’unités de méthanisation à partir des déchets alimentaires, celle-ci pouvant par la suite être couplée à la production de Garanties d’Origine (GO). Une autre solution consiste à adopter une gestion prédictive de l’énergie, en ajustant les plages horaires de consommation selon les tarifs de production
- L’optimisation énergétique est une solution clé qui permet de réduire les coûts énergétiques, en identifiant les cibles prioritaires d’économies d’énergie et les actions associées par le biais d’audits énergétiques sur site. Parmi les leviers pertinents, l’isolation thermique, la récupération de chaleur fatale, la mise en place de moteurs à vitesse variable ou d’éclairage LED
Urbanomy vous accompagne pour passer de la stratégie à l'action
Face aux enjeux environnementaux importants, aux attentes accrues des parties prenantes et aux obligations réglementaires croissantes, les industriels agroalimentaires doivent désormais passer à l’action. Mais par où commencer ? Réduire son bilan carbone via une stratégie globale, adaptée aux spécificités du secteur : forte dépendance au gaz naturel, non maitrise des émissions du chaîne d’approvisionnement, contraintes économiques…
Avec Urbanomy, vous serez accompagnés dans la mise en œuvre de votre trajectoire de décarbonation à travers une approche en trois étapes : diagnostic, planification stratégique et déploiement opérationnel sur les scopes 1, 2 et 3, grâce à nos experts formés et référencés aux différentes méthodologies (Bilan Carbone et GHG Protocol, ACT Pas-à-Pas, boîte à outils PACTE industrie…). Et au-delà, nous pouvons vous accompagner également sur les sujets hors décarbonation, comme établir un plan d’adaptation au changement climatique et reporting CSRD et VSME.

Transcription
Comment Urbanomy accompagne les industries agroalimentaires ?
Comment Urbanomy accompagne les industries agroalimentaires ?
Diagnostic :
La première étape d’une stratégie de décarbonation consiste à mesurer ses émissions. La réalisation du bilan carbone de votre activité permet de dresser un premier état des lieux de vos émissions scopes 1, 2 et 3. Notre démarche se dépose de la manière suivante :
- Sensibilisation aux enjeux climatiques, basée sur les enseignements des rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et adaptée à vos équipes dont les décideurs
- Initier à la démarche Bilan Carbone® en fonction de la méthodologie appropriée à vos besoins, du BEGES réglementaire à la conformité CSRD via le GHG Protocol
- Définition du périmètre organisationnel (site, groupe, entité, niveau national ou international) et cartographie des flux de votre chaîne de valeur
- Collecte et retraitement des données avec les interlocuteurs clés identifiés, à partir d’hypothèses validées ensemble
- Calcul des émissions avec un focus sur les postes majeurs du secteur agroalimentaire : énergie, intrants agricoles, fret et emballages
- Atelier de coconstruction pour prioriser les actions selon leur potentiel de réduction et construire un plan de transition carbone
- Accompagnement au suivi : publication sur le site de l’ADEME, formation aux outils de calcul pour renforcer votre autonomie
Stratégie de décarbonation :
Vous souhaitez dresser votre trajectoire de décarbonation, identifier et quantifier les leviers adaptés à votre transition ? Nous vous guidons dans la définition de vos objectifs à court, moyen et long terme, et vous aidons à structurer votre stratégie carbone, via la démarche ACT Pas à Pas :
- Nous commençons par évaluer les risques auxquels vous êtes soumis, qu’il s’agisse d’aléas climatiques tels que les incendies ou sécheresses affectant votre approvisionnement en matières premières, ou encore l’évolution des prix de l’énergie qui conditionne vos décisions de leviers d’actions, votre maturité climatique, vos enjeux et opportunités
- Nous réalisons ensuite avec vous une matrice SWOT, afin de faire ressortir vos forces, faiblesses, opportunités et menaces, par exemple la possible valorisation énergétique en interne de vos déchets et sous-produits, ou bien vos contraintes d’approvisionnement en énergie dues à votre isolation des réseaux énergétiques et gaziers
- Le bilan carbone et la feuille de route réalisée établis viennent alors étayer votre vision et stratégie, que nous requestionnons encore plus loin. Nous parcourons ensemble diverses possibilités, changer votre business model, reconsidérer vos parties prenantes, ou encore vous rapprocher de vos fournisseurs afin de notamment faciliter la remontée des données
- Nous venons enfin, nous assurer de la réalisation du suivi de votre plan d’action, en définissant avec vous des responsables et indicateurs de suivi
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter notre article dédié : Décarbonation des entreprises industrielles : comment mobiliser efficacement les dispositifs ADEME avec Urbanomy ?
Pour aller plus loin et vous garantir un plan d’action opérationnel, intégrant notamment les aspects efficacité et mix énergétique, nous vous proposons si désiré de poursuivre votre stratégie suivant la démarche TIBC (Trajectoire d’Investissement Bas Carbone), dans le cadre du dispositif PACTE Industrie.
- Nous ciblons un site prioritaire représentatif de votre activité, étudions vos opportunités de mix énergétique bas carbone (EnR&R, contrats PPA et BPA), et identifions les leviers les plus pertinents, en croisant audits, benchmarks du marché, études publiques et internes du groupe EDF et retours d’expérience
- Chaque levier retenu est intégré à une feuille de route chiffrée (gains carbone et énergie, coûts CAPEX / OPEX) en tenant compte des perspectives d’évolution de votre activité, et décliné en scénarios (économique, environnemental, intermédiaire) pour comparer les trajectoires
- Nous évaluons votre position par rapport aux objectifs réglementaires nationaux (SNBC – Stratégie Nationale Bas-Carbone, PTS – Plan de Transition Sectoriel) et aux ambitions de l’accord de Paris avec l’outil de SBTi (Science Based Targets Initiative), et, si souhaité, comparons vos objectifs à ceux de vos concurrents
Réduire les émissions directes (Scope 1 & 2)
Une fois la stratégie de décarbonation de l’industriel établie, c’est le moment de mettre en place des actions concrètes. Dans l’industrie agroalimentaire, les scopes 1 et 2 regroupent principalement les émissions issues de la combustion d’énergies fossiles pour les procédés thermiques et la consommation d’électricité sur site. Pour accompagner ces industries dans cette transition, nous mobilisons quatre leviers principaux : l’efficacité énergétique, la substitution des combustibles fossiles, , le verdissement de l’approvisionnement en énergie et l’accès à des dispositifs de financement.
- Efficacité énergétique : Une première solution consiste à utiliser moins d’énergie pour réaliser la même action, en optimisant les consommations énergétiques de vos lignes de transformation, de production de froid et de chaleur, ou encore de vos bâtiments. A noter que dans le cas d’installation de production de froid fonctionnant encore aux HFC très émetteurs, il est préférable de les substituer si possible par un fluide frigorigène moins carboné.
Pour déterminer vos premières pistes de décarbonation, opter pour la réalisation d’un audit énergétique, voire aller encore plus loin en faisant certifier votre Système de Management de l’Energie conformément à la norme ISO 50 001.
Vous pouvez notamment valoriser la chaleur fatale de vos procédés, pour un usage interne (chauffage, ECS), ou bien externe (injection dans un réseau). Dans le cas de sites grands consommateurs d’énergie, vous pouvez envisager la mise en place de Meilleures Techniques Disponibles (MTD), telle que la cogénération à haut rendement.
- Substitution des combustibles fossiles : dans les industries agroalimentaires, les procédés thermiques (cuisson, pasteurisation, stérilisation, séchage, distillation) sont encore majoritairement alimentés par du gaz naturel, qui représente près de 50% de la consommation énergétique du secteur.
Il est alors essentiel de se pencher sur la substitution des combustibles fossiles tels que le gaz naturel, le charbon ou le fioul. Pour ce faire, vous pouvez recourir à d’autres sources d’énergies moins carbonées, telles que l’électricité, la biomasse ou encore la méthanisation.
Parmi ces solutions, l’électrification ressort comme une solution-clé pour réduire les émissions de GES. En effet elle est d’autant plus pertinente en France, où le facteur d’émission d’électricité est relativement faible grâce au mix énergétique bas-carbone. En nous appuyant sur notre maîtrise du sujet au sein du Groupe EDF, nous accompagnons nos clients dans l’identification des procédés électrifiables et la sélection des technologies les plus adaptées à leurs contraintes industrielles.
Nos accompagnements s’appuient notamment sur les travaux de la R&D d’EDF sur les technologies principales d’électrification comme la pompe à chaleur haute température (PAC HT), la compression mécanique de vapeur (CMV) et le four électrique, afin de fournir diverses solutions aux industries.
Le coût de l’électricité, souvent perçu comme un frein, peut être partiellement compensé par des gains d’efficacité énergétique liés à des équipements plus performants, ainsi que par la valorisation des réductions d’émissions (exemple : quotas carbone). Tout l’enjeu consiste à trouver la meilleure solution d’électrification des procédés pour équilibrer l’investissement et les bénéfices environnementaux.
- Approvisionnement en énergie verte : pour les industries souhaitant réduire davantage leurs émissions carbones, un approvisionnement en énergie décarbonée peut être une solution adaptée. C’est pourquoi certains clients optent pour une stratégie d’achat d’énergie bas-carbone, qu’il s’agisse d’électricité ou de gaz, adaptée à leur profil de consommation et à leur engagement environnemental. Nous proposons un appui sur les leviers suivants :
- Les garanties d’origine (GO), permettant de certifier l’origine renouvelable de l’électricité ou du gaz consommé
- Les contrats d’achat direct d’électricité vert (ou « Power Purchase Agreement » en anglais, PPA), engageant un producteur d’électricité renouvelable sur le long terme pour sécuriser les volumes et les prix
- Les contrats d’achat de biogaz (ou « Biogas Purchase Agreement » en anglais, BPA), engageant une fourniture de gaz renouvelable sur une durée déterminée afin de verdir l’approvisionnement du gaz
- Les garanties d’origine (GO), permettant de certifier l’origine renouvelable de l’électricité ou du gaz consommé
- Accès aux subventions et aides financières : la transition énergétique nécessite souvent des investissements significatifs. Pour accompagner efficacement nos clients dans la concrétisation de leurs projets de décarbonation, nous intervenons dès les premières étapes pour évaluer la rentabilité économique des solutions envisagées et identifier les dispositifs d’aide les plus pertinents.
Grâce à notre expertise technique et financière, nous assurons un accompagnement complet : étude de rentabilité des actions, panorama des aides (subventions) et financements (tiers-financement, prêts …) disponibles, sélection des combinaisons de financement adaptées, préparation et rédaction des dossiers de candidature, mise en relation avec les organismes financeurs, et suivi des échanges avec les interlocuteurs institutionnels. Cette approche sur mesure permet de maximiser les chances d'obtention des subventions et de sécuriser le financement des projets engagés.
Réduire les émissions indirectes (Scope 3)
Parmi les émissions de gaz à effet de serre, la majorité provient du scope 3 qui inclut l’ensemble des émissions indirectes en amont et en aval de la chaîne de valeur : production agricole, emballages, logistique, usage et fin de vie des produits. Ces émissions, bien que hors du contrôle direct des industriels, sont essentielles à adresser pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.
- Décarbonation de la chaîne d’approvisionnement : dans une logique de filière, la réduction des émissions amont peut se faire à travers une approche collective et collaborative. C’est pourquoi Urbanomy répond à l’appel à projet « ACT Collectif », porté par l’ADEME dans le cadre du programme PACTE Industrie, pour structurer un échange entre les industries et leurs fournisseurs sur les leviers de décarbonation.
« ACT Collectif » fait référence à une opération collective, où un ensemble d’entreprises d’un même secteur, territoire ou chaîne de valeur, sont accompagnées simultanément dans la construction de leur stratégie de décarbonation et de leur plan d’action, selon la méthodologie ACT Pas-à-Pas. L’accent est mis sur la mobilisation de l’ensemble de la chaîne de valeur : fournisseurs, clients et autres partenaires dans une dynamique de réduction collective des émissions.
- Verdissement d’approvisionnement des matières premières agricoles : pour accompagner les industriels agroalimentaires dans la décarbonation de leurs émissions de scope 3, et plus particulièrement celles liées à l’amont agricole, Oklima, filiale du groupe EDF spécialisée dans le développement de projets agricoles et forestiers bas carbone, propose une solution qui se décline en plusieurs étapes :
- Identification des fournisseurs agricoles stratégiques : Oklima commence par cartographier les exploitations agricoles qui fournissent en matières premières l’entreprise, directement ou indirectement
- Accompagnement des agriculteurs dans la mise en place de pratiques agricoles bas carbone qui peuvent être labellisées Label Bas Carbone. Des actions concrètes (plantation de couverts végétaux, réduction des engrais azotés et des pratiques agricoles plus vertueuses…) sont mises en œuvre chez les exploitants agricoles, dans le cadre de projets certifiés par Label Bas-Carbone. Ces projets sont co-financés à la fois par la vente de crédits carbone générés et par un mécanisme incitatif de prime filière : un prix d’achat plus important pour les matières premières durables, proposé par l’industriel
- Actualisation du facteur d’émission des matières premières : une fois les projets déployés, un nouveau facteur d’émission spécifique peut être appliqué dans le calcul du bilan carbone de l’entreprise agroalimentaire. Cette étape permet de justifier une réduction tangible et vérifiable du Scope 3, répondant aux exigences des démarches RSE ou réglementaires
- Identification des fournisseurs agricoles stratégiques : Oklima commence par cartographier les exploitations agricoles qui fournissent en matières premières l’entreprise, directement ou indirectement

Transcription
Réduire les émissions du scope 3 avec la solution d'Oklima
Réduire les émissions du scope 3 avec la solution d'Oklima
Lien vers le site internet d'Oklima, filiale du groupe EDF
Une approche étendue aux produits transformés
Si l’industriel achète, dans le cadre de son process, des produits alimentaires déjà transformés (et non directement la matière première agricole), Oklima et Urbanomy sont en mesure de l’accompagner dans le calcul de facteurs d’émissions spécifiques à ces produits, en tenant compte des émissions liées à la matière première en sortie d’exploitation agricole. Cette approche permet de garantir la traçabilité des réductions et de renforcer la crédibilité des engagements carbone de l’entreprise.
Au-delà de l’aspect carbone, les projets bas carbone développés génèrent des co-bénéfices qui pourront eux aussi être valorisés, tels que les impacts positifs sur la biodiversité ou la gestion des ressources en eau.
Enfin, Oklima apporte un accompagnement sur les mécanismes de financement à mobiliser, essentiel pour rémunérer au plus juste les agriculteurs engagés dans cette démarche.
Pour aller plus loin : adaptation au changement climatique et reporting CSRD / VSME
Anticiper les impacts du changement climatique
Au-delà de la réduction des émissions, les industriels du secteur agroalimentaire doivent dès à présent anticiper les conséquences physiques du changement climatique sur leurs activités : aléas météorologiques extrêmes, pénurie des ressources en eau, dégradation de la qualité des matières premières agricoles, perturbations logistiques, risques sur la santé et la sécurité des salariés… Ces risques peuvent impacter de nombreux aspects de la chaîne de valeur.
Nous menons l’analyse de la résilience actuelle des sites et des processus puis l’évaluation des risques climatiques, à travers des diagnostics de vulnérabilité physique en s’appuyant sur les scénarios climatiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et de la Trajectoire de Référence pour l’Adaptation au Changement Climatique (TRACC). Ces analyses permettent d’identifier les enjeux prioritaires et de construire une stratégie de résilience et d’adaptation cohérente : renforcement de la résilience des infrastructures, diversification des sources d’approvisionnement des matières premières et d’énergie, sécurisation des ressources en eau, adaptation des procédés de fabrication, afin d’éliminer ou mitiger les risques climatiques.
Accompagner les PME avec un reporting simplifié adapté aux nouvelles normes – VSME
L’ "Omnibus" proposé en février 2025 par la Commission Européenne a introduit une norme allégée : le VSME (Voluntary ESRS for non-listed Small and Medium-sized Enterprises)8 afin de réduire le champ d’application et simplifier le reporting CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Cette nouvelle norme est destinée aux PME qui souhaitent structurer volontairement leur stratégie RSE sans les contraintes du reporting complet.
Nous accompagnons les PME de l’agroalimentaire dans la collecte et la consolidation des données, la définition et la priorisation des indicateurs et la rédaction du reporting afin de répondre aux attentes de leurs clients B2B, tout en valorisant leurs engagements RSE.
Retour d'expérience : accompagner concrètement la décarbonation agroalimentaire et au-delà
REX n°1 : Diagnostic des émissions de GES pour une industrie laitière
Urbanomy a accompagné un industriel du secteur laitier pour réaliser un Bilan Carbone®. Ce diagnostic a mis en lumière plusieurs postes d’émissions particulièrement émissifs : la matière première agricole, fortement carboné en amont ; la consommation énergétique de l’usine, plus de 70% de cette dernière est le gaz naturel pour les procédés thermiques ; les emballages plastiques à usage unique, soumis à une pression réglementaire croissante ; ainsi que le transport de marchandises, principalement en amont de la chaîne et assuré par des prestataires externes.

Transcription
Exemple d’émissions de GES par poste pour un industriel laitier
Exemple d’émissions de GES par poste pour un industriel laitier
À l’issue de ce diagnostic, un plan d’action a été proposé : électrification de certains procédés thermiques, remplacement progressif des emballages plastiques par des alternatives durables, mise en place de bornes de recharge électriques pour préparer des flottes de transport électriques. Pour aller plus loin à la suite du bilan carbone, notre client étudie le lancement d’une dynamique de décarbonation chez ses fournisseurs agricoles, avec des projets de contribution carbone alignés avec les standards du Label Bas Carbone.
REX n°2 : Construction d’une stratégie d’approvisionnement vert pour un industriel céréalier
Urbanomy a accompagné un industriel céréalier qui souhaitait structurer sa stratégie climatique au-delà des actions immédiates sur ses scopes 1 et 2. A la suite d’un bilan carbone complet, plusieurs leviers de décarbonation ont été identifiés, notamment autour de l’optimisation énergétique et de l’électrification partielle de certains procédés. Pour aller plus loin dans la réduction de son bilan carbone, l’entreprise a souhaité décarboner son approvisionnement énergétique, aussi bien pour l’électricité et pour le gaz.
Urbanomy l’a accompagné dans une analyse comparative des solutions d’approvisionnement vert, incluant les garanties d’origine (GO), les contrats d’achat d’électricité renouvelable (PPA), ainsi les mécanismes équivalents pour le gaz, tels que les certificats de production de biogaz (CPB), et les biogas purchase agreement (BPA). A l’issue de cette étude, le client a opté pour un approvisionnement partiel en GO pour l'électricité, et dispose désormais des éléments clés pour évaluer l’opportunité d’intégrer des garanties d’origine gaz dans son approvisionnement.
Pour en arriver à cette décision, nous avons construit plusieurs scénarios d’évolution des émissions, en suivant la méthodologie du GHG Protocol (approche « market-based »), et comparé l’impact environnemental et économique de chaque scénario. Cette analyse chiffrée a permis de faciliter le choix du client, en alignant son objectif de décarbonation avec une stratégie d’achat progressive.

Transcription
Scénarios d'approvisionnement en énergie verte
Scénarios d'approvisionnement en énergie verte
REX n°3 : Stratégie de résilience et d’adaptation du plan de décarbonation pour un industriel fruitier
En complément de la décarbonation, Urbanomy a accompagné un industriel du secteur fruitier sur les enjeux d’adaptation au changement climatique. L’industriel disposait d’un plan de décarbonation structuré à la suite d’un bilan carbone. Urbanomy est intervenu pour évaluer la résilience de ce plan face aux effets futurs du changement climatique. L’accompagnement a été réalisé en trois phases :
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Réalisation d’une étude de résilience des vecteurs énergétiques : pour chaque vecteur énergétique envisagé dans le plan de décarbonation (gaz naturel et biométhane, électricité, biomasse, géothermie, photovoltaïque), Urbanomy a mené une étude conduite sur plusieurs sites représentatifs qui a permis d’analyser des spécificités locales de l’approvisionnement (infrastructures et production) et de leur résilience
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Analyse de résilience des deux scénarios : un scénario de référence sans mettre en œuvre des actions de décarbonation qui correspond à la situation actuelle, et un deuxième scénario intégrant l’ensemble des mesures prévus dans le plan de décarbonation. Pour chaque scénario un score de résilience a été défini, prenant en compte les risques physiques, les dépendances énergétiques et les conditions du travail des salariés
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Élaboration d’un plan d’adaptation climatique : nous avons ensuite proposé des recommandations concrètes dans un plan d’adaptation pour réduire les risques climatiques, par exemple via la diversification des vecteurs énergétiques et intégration des critères de résilience climatique dans la gouvernance de sélection des fournisseurs et partenaires
Du champ à l'assiette, construisons ensemble la transition bas carbone de l'industrie agroalimentaire
Prêt à passer de l’ambition à l’action ? Dialoguons et concrétisons ensemble votre transition vers une industrie plus durable.

L'autrice
Weiyu Wang
Weiyu est Experte Industrie chez Urbanomy.
Diplômée de l’Université et de l’ENSI de Poitiers en tant qu’ingénieure en énergie, avec une spécialisation industrielle, elle a travaillé en tant qu’ingénieure efficacité énergétique (chargée d'audits énergétiques et de recherche de financements) chez Actemium Vinci Energies puis comme cheffe de projets CEE chez Idex, en lien direct avec les agences d'exploitation et de travaux et à chaque fois sur des sujets orientés vers le secteur industriel.