Par Wiliam Heintz, Céline Lecanu, François Rehulka et Quentin Riblier
17/06/2025

Temps de lecture : 19 min

La transition énergétique et la lutte contre le changement climatique imposent aux acteurs du secteur immobilier des défis majeurs. Les réglementations se renforcent, fixant des objectifs ambitieux de réduction des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre (GES) des bâtiments.

Parallèlement, investisseurs institutionnels et locataires exigent une performance environnementale accrue, faisant de la décarbonation des portefeuilles immobiliers un enjeu stratégique incontournable.

C’est dans ce contexte qu’Urbanomy accompagne les propriétaires et gestionnaires immobiliers dans la construction de stratégies climat sur mesure. Grâce à une méthodologie éprouvée et à son outil dédié UrbanImmo, Urbanomy aide à simuler, analyser et visualiser les trajectoires de réduction d’émissions, aussi bien de chaque actif, que du portefeuille global, en évaluant notamment l’impact des différentes actions susceptibles d’être mises en place (travaux, changements de vecteur énergétique, optimisation).
 
En préparant ainsi la transition énergétique de leur portefeuille avec Urbanomy, foncières et gestionnaires d’actifs peuvent non seulement sécuriser leur conformité réglementaire, mais aussi et surtout prendre une longueur d’avance dans la création de valeur durable.
 
Avant de détailler cette approche pour répondre aux défis du secteur immobilier, il est essentiel d'examiner les principales réglementations en vigueur afin de mieux comprendre le contexte actuel.

Un cadre réglementaire de plus en plus exigeant et structurant

Les textes réglementaires se multiplient et convergent vers une exigence claire : réduire significativement et de façon mesurable les consommations d’énergie et émissions de gaz à effet de serre du parc immobilier. En France, le Dispositif Éco Énergie Tertiaire (DEET) impose aux bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m² une baisse de leur consommation énergétique finale de -40% dès 2030, -50% en 2040 et -60% en 2050 par rapport à une année de référence (2010-2019), avec la possibilité alternative d’atteindre un seuil de performance en valeur absolue.
 
Parallèlement, la réglementation environnementale des bâtiments neufs (RE2020) a introduit une approche globale en intégrant l’ensemble du cycle de vie du bâtiment dans son calcul. Elle fixe des seuils exigeants de performance énergétique et carbone, avec des plafonds d’émissions de CO₂ par m² devant baisser d’environ 30 % d’ici 2031, tout en renforçant le critère de confort d’été pour s’adapter au climat futur.
 
Cette trajectoire sera prolongée et renforcée avec les RE2028 et RE2031, qui obligeront les nouvelles constructions à partir de 2028 et 2031. Elles prévoient une révision progressive des seuils de performance, un seuil minimum croissant de matériaux biosourcés et d’autoproduction d’énergies renouvelables, ainsi que la prise en compte des aléas climatiques futurs.
 
S’y ajoute la loi APER (Accélération de la Production des Énergies Renouvelables), qui impose l’intégration de dispositifs de production d’énergie renouvelable – notamment photovoltaïques – ou de végétalisation des toitures ou parkings pour les bâtiments neufs ou lourdement rénovés, selon leur usage et leur surface. Cette loi accentue la pression réglementaire pour inscrire la production d’énergie décarbonée au cœur d’une stratégie immobilière, en cohérence avec les objectifs nationaux de neutralité carbone.
 
Par ailleurs, les exigences du label Bâtiment Basse Consommation (BBC) deviennent une référence clé pour les actifs existants : ce label volontaire, pionnier depuis 2009, a permis de concrétiser des rénovations ambitieuses (4,6 millions de m² de surface tertiaire rénovée) réduisant drastiquement consommations d’énergie et émissions, et il s’avère compatible avec la feuille de route du décret Tertiaire pour atteindre -60% en 2050, d’après le CEREMA1.
 
Aussi, la loi Climat et Résilience organise en France l’interdiction progressive des "passoires thermiques" dans le résidentiel (logements classés G interdits à la location dès 2025, F en 2028, etc.), préfigurant la nécessaire obsolescence des actifs les moins performants énergétiquement.
 
À l’échelle européenne, le cadre se renforce également. La taxonomie verte de l’UE conditionne l’accès aux financements durables au respect de critères techniques stricts : pour l’activité “acquisition et gestion d’immeubles”, un actif doit notamment se classer parmi les 15% les plus performants du marché en termes d’efficacité énergétique afin de contribuer substantiellement à l’atténuation du changement climatique, tout en ne causant pas de préjudice aux autres objectifs environnementaux.
 
D’autres réglementations européennes viennent compléter le tableau, telles que l’extension du système d’échange de quotas carbone (ETS2) au secteur du bâtiment, la réglementation F-Gaz visant la réduction des fluides frigorigènes à fort effet de serre, sans oublier le décret BACS qui impose l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle dans les grands bâtiments tertiaires2 pour optimiser leurs performances (à partir de 2025).
 
Dans ce contexte contraint, les cadres volontaires gagnent en importance : des référentiels tels que la Science Based Targets initiative (SBTi) pour l’immobilier ou le CRREM (Carbon Risk Real Estate Monitor) proposent des trajectoires de décarbonation alignées sur l’Accord de Paris (scénario 1,5°C) qui font désormais office de références. De nombreux investisseurs institutionnels attendent des foncières et gérants qu’ils s’alignent sur ces trajectoires scientifiques, sous peine de voir leurs actifs considérés comme non alignés climat (actifs échoués).
 
Le cadre national s’inscrit d’ailleurs dans cette ambition globale : la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) fixe pour le secteur du bâtiment des objectifs de réduction des émissions de l’ordre de -49% d’ici 2030 et -95% en 2050 (par rapport à 2015), appuyés par la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie qui vise notamment une baisse de 40% de la consommation d’énergie des bâtiments tertiaires d’ici 2030 (en cohérence avec le Décret tertiaire).

Un enjeu de compétitivité, de valorisation et d’anticipation des risques

La maîtrise de l’empreinte carbone d’un portefeuille immobilier ne se limite plus à une obligation de conformité réglementaire : c’est devenu un enjeu stratégique et financier majeur. En effet, un parc immobilier bas carbone permet de :
 
  • Préserver la valeur des actifs sur le long terme en réduisant le risque de déclassement ou d’obsolescence réglementaire. À défaut d’engager les travaux nécessaires, certains immeubles pourraient devenir des actifs échoués, sortis du marché car non conformes aux normes énergétiques ou carbone à venir, et donc susceptibles de perdre une part importante de leur valeur
     
  • Améliorer l’attractivité locative et la résilience opérationnelle. Des bâtiments sobres en énergie et performants environnementalement sont plus confortables et moins coûteux à exploiter, attire les locataires soucieux de leur propre bilan carbone et offre une meilleure résilience face à la volatilité des prix de l’énergie. Un enjeu d’autant plus fort avec le réchauffement à venir causé par le dérèglement climatique, où le confort d’été deviendra clé
     
  • Répondre à la pression croissante des investisseurs institutionnels en faveur de portefeuilles alignés sur une trajectoire 1,5°C. Les fonds et assureurs intègrent désormais des critères ESG stricts dans leurs allocations : ils privilégient les acteurs capables de démontrer une stratégie climat robuste (objectifs SBTi, actifs alignés CRREM, certifications vertes, etc.), gage de proactivité et de moindre risque pour le futur
     
  • Faciliter l’accès aux financements verts et aux aides publiques. Un portefeuille aligné avec la transition bas-carbone ouvre l’éligibilité à des financements à taux préférentiels (prêts verts) et à des subventions ou certificats d’économie d’énergie pour la rénovation, tout en renforçant l’image innovante et durable de l’entreprise auprès de ses partenaires
     
Ne pas anticiper ces évolutions comporte des risques concrets : au-delà des sanctions pour non-conformité réglementaire, l’inaction expose à la dévalorisation du patrimoine (actifs énergivores boudés par le marché), à des coûts d’exploitation croissants (taxe carbone, prix de l’énergie) et à un déficit d’image à l’heure où la transparence climatique, via le reporting extra-financier, est de mise. À l’inverse, les pionniers de la décarbonation bénéficient d’un avantage compétitif notable et d’un meilleur ancrage sur le long terme.

Se structurer pour agir : vers une trajectoire carbone pilotée

Construire votre trajectoire de décarbonation avec des objectifs mesurables et réalistes, c’est ce que nous proposons chez Urbanomy grâce à une méthodologie éprouvée, conciliant expertise climat-énergie et vision opérationnelle, articulée en quatre étapes :
Construire votre trajectoire de décarbonation avec l'outil UrbanImmo d'Urbanomy
Construire votre trajectoire de décarbonation avec l'outil UrbanImmo d'Urbanomy
  • État des lieux immobilier : Constitution d’une base de données bâtimentaires, issues de reportings, exports, audits et questionnaires, consolidée notamment via l’analyse des consommations énergétiques et émissions carbones. Identification des bâtiments les plus énergivores et classification éventuelle des sites par catégorie (analyse multicritères)
     
  • Identification et chiffrage des actions : Identification et préconisation par site d’Actions de Performance Energie Carbone (APEC) portant sur l’enveloppe et les systèmes (ex. isolation de l’enveloppe, installation PAC, etc.), avec calcul des gains énergétiques, carbone, des investissements (CAPEX) et des gains économiques opérationnelles (gains OPEX) associés
     
  • Planification des actions : Classification et priorisation dans un planning pluriannuel
    des sites à rénover selon leurs APEC affectées, suivant une analyse multicritères prenant par exemple en compte la planification interne, le budget annuel maximal, la répartition homogène pour la mise en œuvre par région, et la maximisation des gains associés
     
  • Tableau de bord : Suivi de la mise en place des actions et de leur impact sur les indicateurs techniques et économiques, pour comparer les performances énergie-carbone réelles aux objectifs de décarbonation à court, moyen et long terme. Ajustement de la stratégie par rapport à la trajectoire de référence
     

L’outil UrbanImmo d’Urbanomy permet de consolider toutes ces étapes dans une démarche fluide et réplicable, partant de la constitution de la base de données de votre parc immobilier jusqu’à la mise à disposition d’un outil de suivi de votre trajectoire.

Adapter votre stratégie aux risques induits par le changement climatique

Pour garantir un plan de rénovation robuste face à l’intensification des aléas climatiques, il est essentiel d’élargir l’analyse aux risques physiques induits par le changement climatique. Vagues de chaleur, sécheresses, retrait-gonflement des argiles ou pluies intenses imposent de nouveaux critères de conception, de rénovation et de gestion des bâtiments. Urbanomy intègre cette dimension d’adaptation dans sa démarche : les données de parc collectées via l’outil UrbanImmo (typologie, matériaux, localisation, usage…) peuvent être directement exploitées pour évaluer la résilience des actifs face aux aléas futurs.
 
Cette analyse permet de recommander des travaux compatibles à la fois avec les objectifs de décarbonation et avec les contraintes climatiques à venir (isolation thermique d’été, choix de matériaux, gestion des eaux pluviales, etc.). Urbanomy accompagne ainsi ses clients dans la définition et la mise en œuvre d’un plan d’adaptation complet, en cohérence avec leur stratégie carbone.

Un outil flexible focalisé sur votre stratégie

  1. État des lieux immobilier
     
La première étape de la démarche consiste à construire une vision consolidée du parc immobilier à travers un état des lieux structuré. L’outil UrbanImmo centralise les données d’identité, de consommation et d’émission de l’ensemble des sites concernés, qu’il s’agisse de quelques dizaines ou de plusieurs milliers de bâtiments.
 
Cette base est alimentée à partir de multiples sources de données existantes, notamment :
 
  • les reportings réglementaires
     
  • les plateformes de suivi énergétique
     
  • les audits techniques incluant fiches de visite et préconisations
     
  • et les questionnaires renseignés sur les caractéristiques bâtimentaires, enveloppes et systèmes techniques des sites ciblés.

UrbanImmo consolide, croise et alerte sur les incohérences ou valeurs aberrantes. Les données manquantes ou douteuses sont automatiquement remplacées ou ajustées à partir de valeurs de référence issues de sources expertes et de retours d’expérience. Lorsqu’aucune donnée spécifique n’est disponible, des estimations sont générées par analogie avec des sites comparables (localisation, usage, surface).
 
L’outil permet également de reconstituer les consommations par usage énergétique, notamment pour le chauffage, en s’appuyant sur une analyse statistique d’un échantillon du parc. Les indicateurs clés (consommation, émissions) sont recalculés automatiquement à la suite d’un ajustement. Il est également possible d’intégrer les facteurs d’émissions propres à chaque réseau de chaleur, afin de refléter au mieux leur degré de décarbonation.

À partir de cette base de données homogénéisée, UrbanImmo établit une catégorisation des sites par similarité. Les critères de regroupement sont définis en lien avec le client et peuvent inclure :
 
  • la typologie de bâtiment (commerce, logistique, tertiaire, etc.)
     
  • le vecteur énergétique principal (électricité, gaz, biomasse, etc.)
     
  • les ratios énergétiques et carbone (issus des étiquettes DPE)
     
  • la surface utile (selon les fourchettes du DEET, par exemple)

Ci-dessous un exemple de catégorisation réalisée pour un gestionnaire de parc immobilier, selon trois critères retenus.
Catégorisation des sites d'un parc immobilier selon leur typologie, ratio et vecteur énergétique
Catégorisation des sites d'un parc immobilier selon leur typologie, ratio et vecteur énergétique
Des catégories peuvent être subdivisées lorsque des paramètres techniques sous-jacents le justifient. À titre d’exemple, certains sites à dominante électrique mais avec une part importante de gaz peuvent faire l’objet d’un traitement spécifique pour maximiser leur potentiel de décarbonation.
 
Enfin, des indicateurs consolidés sont produits pour chaque périmètre défini (sites possédés, loués, mixtes…), tels que :
 
  • le nombre total de sites
     
  • la surface cumulée (m²)
     
  • la consommation énergétique globale (kWhef)
     
  • les émissions carbone associées (kgCO₂e)
     
  • les ratios énergie et carbone moyens par m²
     
Cette caractérisation fine permet d’identifier les sites les plus consommateurs ou émetteurs, et de cibler prioritairement les opportunités de rénovation à impact élevé.

 
   2. Identification et chiffrage des actions
 
Parmi les fonctionnalités de l’outil UrbanImmo, l’identification et le chiffrage des actions constituent une phase stratégique. C’est à ce stade que s’opère l’analyse fine des performances énergétiques actuelles et la projection des gains attendus après travaux.
 
Le processus débute par une évaluation détaillée de l’état initial de chaque site étudié. UrbanImmo s’appuie pour cela sur une modélisation multifactorielle intégrant des paramètres essentiels : année de construction, éventuelles rénovations passées, climat local, niveau d’isolation, systèmes de chauffage et de ventilation, etc. Cette approche permet de dresser une cartographie fiable des performances énergétiques en l’état.
 
Sur cette base, la modélisation des actions de rénovation s’articule en deux grandes étapes :
 
  • Identification des leviers d’optimisation. UrbanImmo mobilise un moteur d’analyse multicritères croisant plusieurs indicateurs (gains énergétiques et carbone, coûts d’investissement, économies d’exploitation, temps de retour brut…) pour identifier les bouquets de travaux les plus pertinents. Les actions proposées sont adaptées aux caractéristiques techniques et contextuelles de chaque bâtiment
     
  • Simulation des performances post-travaux. Une fois les actions sélectionnées, l’outil modélise les gains projetés. La comparaison entre la situation initiale et les performances attendues s’appuie sur des hypothèses techniques solides (rendements, COP, facteurs de conversion) issues de bases expertes et de retours d’expérience opérationnels. Le résultat est une estimation chiffrée des consommations et émissions après rénovation, accompagnée des indicateurs nécessaires à la prise de décision par le gestionnaire de portefeuille
 
UrbanImmo offre par ailleurs une grande souplesse d’utilisation. En fonction du niveau de précision souhaité, il peut être utilisé comme un outil clé en main pour estimer les bénéfices énergie-carbone et économiques, ou bien dans une logique de modélisation fine. Son architecture permet en effet un paramétrage avancé, allant du coefficient de transmission thermique de chaque paroi jusqu’aux dimensions des menuiseries, afin de représenter fidèlement la réalité technique du bâtiment.
 
L’utilisateur peut ainsi ajuster le degré de détail de l’analyse en fonction de ses besoins, de la maturité des données disponibles et de son niveau d’ambition.

 
   3. Planification des actions
 
Une fois les actions identifiées et chiffrées pour chaque site, l’étape suivante consiste à les planifier dans le temps selon les horizons de décarbonation retenus (2030, 2040, 2050). Cette programmation est réalisée grâce à un module de planification intégré à l’outil UrbanImmo.

L’outil s’appuie sur une large base d’Actions de Performance Énergie-Carbone (APEC), organisées selon :
 
  • des bouquets de travaux : efficacité énergétique, gestion technique du bâtiment, photovoltaïque, installations de recharge pour véhicules électriques (IRVE)
     
  • des familles techniques : régulation, distribution hydraulique, émission, ventilation, production thermique, enveloppe, éclairage, innovation, exploitation, plomberie.

Lorsque des études existantes (par exemple photovoltaïque ou IRVE) sont disponibles, leurs résultats peuvent être intégrés directement dans le calcul. À défaut, UrbanImmo s’appuie sur des hypothèses standardisées, validées avec le client : taux d’autoconsommation, productible solaire, ratios de consommation des véhicules électriques, etc.

L’outil hiérarchise ensuite les sites à rénover par année, à l’aide d’une analyse multicritères combinant notamment :

  • la planification interne des travaux par site
     
  • le montant d’investissement requis
     
  • le gain carbone estimé (en tonnes de CO₂e évitées)
     
  • le respect d’un budget annuel maximal
     
  • une répartition homogène des interventions par région

Les critères sont pondérables et adaptables en fonction des objectifs et contraintes du client. Par exemple, une pondération peut être définie pour refléter la surface totale rénovée plutôt que le simple nombre de sites.
À l’issue de cette analyse, une année de démarrage des travaux est proposée pour chaque site. Cette date reste modifiable afin d’intégrer les ajustements liés à des décisions ultérieures (cession d’actifs, priorités opérationnelles, etc.).

L’outil détermine également une année cible de fin de travaux, calculée en fonction des durées prévisionnelles d’étude et de réalisation associées à chaque APEC. Un indicateur de risque de dépassement est généré lorsqu’une planification resserrée ou des travaux complexes rendent la réalisation sur une seule année incertaine.

En combinant ces éléments, UrbanImmo permet de construire des trajectoires projetées dans le temps selon quatre grands axes :

  • la consommation énergétique (kWhef)
     
  • les émissions de GES (kgCO₂e)
     
  • les investissements cumulés (k€)
     
  • les coûts d’exploitation après travaux (k€).
     

Ces projections sont basées sur les valeurs initiales et post-rénovation issues de l’analyse précédente, appliquées dynamiquement en fonction de l’année effective de mise en œuvre des actions.

Plusieurs paramètres complémentaires peuvent être activés selon les besoins du projet :

  • sélection de l’ensemble ou d’une partie des bouquets de travaux (par exemple, activer ou désactiver le photovoltaïque)
     
  • intégration de l’évolution des facteurs d’émissions dans le temps
     
  • correction des consommations et émissions en fonction de la rigueur climatique, à partir des Degrés Jours Unifiés (DJU) propres à chaque site, selon sa typologie et sa localisation.

Ces fonctionnalités donnent ainsi à l’analyste une grande latitude pour comparer différents scénarios pour la définition d’une trajectoire. Elles permettent également d’anticiper des variables externes qui pourraient impacter les consommations réelles, et de construire un plan d’action réaliste en conséquence.


   4. Tableau de bord

Dernière étape de notre méthode, la mise en place d’un tableau de bord constitue le prolongement naturel de la phase de modélisation. Cet outil de visualisation permet de suivre l’ensemble des résultats sous forme de trajectoires, d’indicateurs consolidés et de données clés, pour piloter efficacement le plan d’action à la fois sur le plan stratégique et opérationnel.


Afin de s’adapter à la diversité des parcs immobiliers et à la variété des modes de gestion, UrbanImmo propose un tableau de bord hautement personnalisable. Les visualisations peuvent être filtrées selon plusieurs dimensions : statut juridique des bâtiments, type d’usage, région, site, etc. Plusieurs onglets thématiques sont disponibles par défaut, chacun étant modifiable ou ajustable selon les attentes spécifiques du client.
 
  • Vue d’ensemble de la trajectoire du parc. Les premiers onglets permettent de comparer en un coup d’œil la trajectoire projetée (issue des modélisations d’UrbanImmo) avec la trajectoire réellement observée, alimentée au fur et à mesure par les retours de terrain. En croisant les données énergétiques et financières, ces représentations facilitent un pilotage intégré du programme à l’échelle du portefeuille.
Exemples d'onglets d'analyse globale issus du tableau de bord
Exemples d'onglets d'analyse globale issus du tableau de bord
  • Analyse des performances énergie-carbone. Des onglets dédiés permettent de suivre la trajectoire énergétique et climatique du parc, avec une série d’indicateurs essentiels :
     
    • Émissions réelles par an
       
    • Émissions projetées
       
    • Objectifs à atteindre (par exemple selon une trajectoire alignée SBTi)
       
    • Baseline de référence
exemples d'onglet d'analyse des performances énergie issu du tableau de bord
Exemple d'onglet d'analyse des performances Énergie issu du tableau de bord
Exemples d'onglet d'analyse des performances énergie-CO2 issu du tableau de bord
Exemple d'onglet d'analyse des performances Énergie-CO2 issu du tableau de bord
À chaque échéance (2030, 2040 ou 2050 par exemple), le tableau de bord restitue les niveaux de réduction atteints sur les émissions de CO₂ et sur les consommations énergétiques, ainsi que le taux d’atteinte des objectifs fixés. L’utilisateur peut ainsi identifier les écarts entre prévisions et résultats et ajuster le plan d’action en conséquence.
 
  • Évaluation économique des performances. D’autres onglets sont consacrés aux indicateurs financiers, avec notamment :
     
    • Le montant total des investissements, ventilé par année
       
    • Les économies opérationnelles (gains OPEX)
       
    • Les indicateurs de rentabilité, comme le coût par tonne de CO₂e évitée (€/tCO₂e).
       

Ces éléments offrent au gestionnaire de portefeuille une base d’analyse robuste pour arbitrer les investissements, suivre la performance du programme dans le temps, et justifier des décisions et de l’ajustement éventuel de la stratégie auprès des parties prenantes.

Concrétiser votre stratégie de décarbonation : retours d’expérience

L’outil UrbanImmo a déjà été mobilisé dans le cadre de nombreuses missions d’accompagnement, sur des portefeuilles immobiliers, aussi bien sur un périmètre géographique national qu’international. Son niveau de maturité et sa robustesse en font aujourd’hui une solution éprouvée pour structurer des trajectoires de décarbonation personnalisées et opérationnelles.
 
La diversité des contextes d’intervention (typologies de bâtiments, configurations de parcs, objectifs stratégiques) a permis d’enrichir l’outil par de nombreux retours d’expérience. Ces missions ont contribué à fiabiliser les méthodes de calcul, à consolider les bases de données techniques, et à affiner les référentiels mobilisés.
 
Parmi ces cas d’usage, l’un a consisté en l’accompagnement d’un gestionnaire d’un patrimoine immobilier de plus de 9 000 bâtiments répartis sur l’ensemble du territoire français. Les objectifs fixés dans cette mission étaient multiples :
 
  • Définir des objectifs de réduction des consommations d’énergie et des émissions de GES à l’échelle nationale
     
  • Structurer une stratégie d’intervention à l’échelle du portefeuille, incluant le ciblage des sites à rénover et leur séquencement
     
  • Massifier et industrialiser les opérations de rénovation
     
  • Évaluer les impacts techniques, économiques et environnementaux de la stratégie, selon plusieurs périmètres analytiques
     
À l’issue de notre accompagnement, le gestionnaire dispose désormais d’une vision claire et consolidée de sa trajectoire de décarbonation. Deux résultats clés se distinguent :
  1. Une modélisation précise des gains envisageables :
     
  • Jusqu’à -31 % de consommation énergétique sur l’ensemble du parc en mettant en œuvre les actions modélisées
     
  • Une réduction de -60 % des émissions de GES dans le scénario retenu
     
  • Pour un investissement global estimé à 400 millions d'euros

     
  1. Une capacité renforcée de pilotage et de suivi :
     
  • Mise à disposition d’indicateurs consolidés (énergie, carbone, CAPEX, OPEX…)
     
  • Suivi possible à différentes échelles géographiques et organisationnelles (par région, par site, etc.)
     
  • Visualisation dynamique des données via un tableau de bord interactif sous Power BI
     

Au-delà de la modélisation, cette démarche a permis au client de gagner en autonomie dans la structuration et le pilotage de sa politique climat, et d’ancrer la décarbonation comme levier stratégique au cœur de sa gouvernance RSE.

Exemple de livrable
Exemple de livrable
Exemple de livrable - Évolution des émissions de GES et des investissements nécessaires par an
Exemple de livrable - Évolution des émissions de GES et des investissements nécessaires par an

Piloter la décarbonation de votre patrimoine immobilier avec notre outil UrbanImmo

Urbanomy combine expertise réglementaire, capacité analytique et développement d’outils décisionnels pour structurer des trajectoires de décarbonation opérationnelles. UrbanImmo, notre solution développée en interne, permet de passer d’un diagnostic complexe à un plan d’action opérationnel, mobilisant l’ensemble des parties prenantes autour d’une stratégie climat ambitieuse.
 
Prenez contact avec nos équipes pour initier dès maintenant la décarbonation de votre portefeuille immobilier !

 

 

2 Plus précisément : Le décret cible les bâtiments équipés d’un ou plusieurs systèmes de chauffage, de climatisation ou de ventilation dont la puissance nominale totale dépasse 290 kW (dès 2025) et 70 kW (à partir de 2027)
Photo de Quentin Riblier, Expert Bâtiment chez Urbanomy

L'auteur

Quentin Riblier

Quentin Riblier est Expert Bâtiment chez Urbanomy. Il est diplômé de l'ESTP Paris, de l'Université de Dresde et de l'ESSEC Business School avec une spécialisation en immobilier et développement durable.
Quentin a travaillé dans le secteur de l'immobilier, pour BNP REIM à l’Asset et au Fund Management, ainsi que pour une société de coliving (Quarters GmbH) ou encore en tant que consultant pour le secteur public allemand.
Aujourd'hui, il travaille pour des entreprises et des municipalités sur des projets impliquant la simulation de systèmes énergétiques, la définition de stratégies énergie & climat, des études techniques et économiques ainsi que la définition et le déploiement de feuilles de route de décarbonation.

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